On l’a attendu longtemps cette soirée de retrouvailles-là!
10 ans, tu vas me dire… Mais non, plus que ça en fait! Comme on était encore en pandémie l’an dernier, nos 10 ans ont été repoussés d’un an. Faque c’était un 11 ans déguisé en 10.
Ça s’est enfin passé samedi dernier et merci aux filles qui ont pris en charge l’événement, on vous doit une full belle soirée!
Bon, le pourcentage de participation n’était pas énorme, mais l’ambiance était là. On était un peu plus qu’une trentaine, je crois. Sur une cohorte de… presque 120..? Me semble.
Mais je peux comprendre. Y’en a qui n’habitent plus dans la région, il y en a d’autres qui viennent d’accoucher, y’en a pour qui c’est pas super important, y’en a qui ont continuées à voir leur cercle d’amies d’autrefois donc pas la peine d’y aller, pis y’en a certaines que ça angoisse, tout court.
(Petite note que tout est au féminin parce que j’allais dans une école de filles!)
J’étais moi-même un peu stressée d’y aller et j’ai d’abord écrit à mes amies pour savoir si elles y allaient avant de m’y rendre.
Si j’avais été toute seule de ma gang, y serais-je allée? Bonne question.
Ça aurait vraiment été cool que ça se passe à même notre école secondaire, mais c’était apparemment trop compliqué et dispendieux. (J’ai pas à chialer, j’avais juste à aider à l’organisation!) Y’aurait eu quelque chose de spécial de se retrouver à la même place avec les mêmes personnes, de se remémorer nos souvenirs ici et là et de reprendre des photos à nos endroits préférés de l’époque. On aurait aussi pu voir tout ce qui a changé dans le collège depuis qu’on n’est plus là et ce qu’il reste de nous.
Au lieu de ça, on était dans un resto assez bruyant merci! C’était l’idéal pour se commander chacune ce qu’on voulait côté breuvage et bouffe, mais moins pour parler à tout le monde parce qu’on était assises à des tables. Ça m’a étrangement beaucoup rappelé quand on dînait à la cafétéria. On pouvait revoir les mêmes personnes assises aux tables ensemble, ça faisait tout drôle!
Le fait de devoir gueuler pour se faire entendre, ça me rappelait aussi beaucoup quand les profs nous donnaient du temps pour travailler en équipe et que, à tout coup, le ton montait à un niveau beaucoup trop intense.
Une gang de filles qui jasent, ça fait monter les décibels d’une pièce!
Faque en fait, j’pense que c’était pas le resto qui était bruyant. C’était nous.
J’ai trouvé chacune des filles tellement belles. Tellement rayonnante, souriante, confiante. Le secondaire, c’est jamais le moment le plus glorieux de notre vie et c’est souvent le moment où notre niveau de confiance est au plus bas. Le fait de voir les mêmes visages, épanouis plus que jamais, c’était marquant.
À 28 ans, tout le monde a vécu des événements grandioses. Soit dans ses études, dans sa carrière, en voyage, en se mariant, en créant une famille… Chacune avait des parcours de vie différents, mais tous aussi beaux.
J’me suis rendu compte que je n’avais aucune idée des métiers de personne!
Après ma graduation, je suis partie de l’Outaouais pour aller étudier en théâtre musical. D’un coup, j’ai perdu contact avec tout le monde. Je ne savais même pas en quoi elles avaient étudié. C’était LA question que j’ai posée à toutes celles avec qui j’ai jasé. À chaque réponse de ce qu’elles faisaient dans la vie maintenant, j’étais comme : « OMG. Ça fite tellement! »
De mon côté, je n’ai évidemment surpris personne moi non plus en leur disant que je vivais maintenant de ma musique. Je m’impliquais déjà dans tous les spectacles de l’école autrefois.
Elles étaient contentes pour moi, mais pas nécessairement… impressionnées.
C’est un métier un peu flou vu de l’extérieur si t’es pas partout à la télé pis que t’es pas perçu comme une « vedette » québécoise (ou bin si t’as pas fait La Voix ou Star Académie).
J’ai même eu droit à des : « Tu nous le diras quand tu vas passer à la télé, on va te regarder! »
Une phrase qu’on me disait telle quelle il y a 10 ans d’ailleurs…
Ça m’a un peu fait remettre ma carrière en perspective on dirait haha!
J’ai préféré de loin m’intéresser aux autres que de parler de moi. Ça me mettait mal à l’aise de raconter ce que j’avais accompli depuis la dernière décennie. Je suis bien à l’aise d’en parler en détail en entrevue, mais dans une discussion de retrouvailles, j’aime mieux écouter que parler.
D’ailleurs, y a un sujet qui battait tous les autres sujets de conversation : la maternité. Non, mais honnêtement! Y’a rien de plus impressionnant comme accomplissement de vie que de donner naissance. Alors, on a beaucoup jasé avec les nouvelles mamans et les filles enceintes.
Ça me faisait tellement penser à nos débuts du secondaire quand on se parlait de nos premières menstruations entre filles dans nos pauses du dîner! On a fait du chemin depuis!
J’ai pas eu la chance de parler à toutes les filles (imagine si toute la cohorte avait été là!). Mais j’ai beaucoup apprécié les voir réunies.
En dehors de ma gang, j’ai même eu de longues conversations avec quelques filles avec lesquelles j’avais pourtant très peu parlé à l’adolescence. On avait l’impression de bien se connaître malgré tout parce qu’on a tellement de références communes. J’ai trouvé ça beau.
J’espère qu’on aura la chance de refaire un truc du genre à nos 25 ans peut-être..!
Et je souhaite que ça nous serve d’élément déclencheur pour trouver d’autres occasions de se réunir avec ma p’tite gang d’amies de l’époque.
On a encore clairement une montagne de choses à se raconter.