J'me rappelais pu c’était quoi d’être en vacances

 
 

L’été achève et une des questions qu’on se fait poser le plus souvent c’est : « Pis? Comment c’était votre été? Vous avez dû être full occupés avec les festivals et tout! »

Eh bin la réponse, c’est non. Pour être franche, on a eu notre premier show de l’été la première semaine de septembre.

Honnêtement, au début, en voyant l’été arriver avec un horaire presque complètement libre, ça m’a fait paniquer. Je me suis surprise à regarder les petites annonces en me demandant si je devais pas me trouver une p’tite job pour combler le trou. À ce moment-là, j’étais en grosses semaines de répètes intenses et savoir que j’allais bientôt ralentir la cadence me faisait peur.

Jusqu’au jour où ça s’est terminé. À partir du matin où j’ai commencé ce que je n’osais pas encore appeler des vacances, je n’ai plus stressé une seule seconde.  
J’avoue que ça aide à décrocher quand tu sais que la saison suivante s’annonce productive et bien chargée. Ça fait qu’on se sent moins coupable de prendre des vacances on dirait. Parce que quand y’a vraiment un trop grand vide dans l’horaire, ça, ça donne le vertige et ça fait juste te garder dans un mode anxieux.


En fait, j’pense que c’est la première fois depuis que je ne suis plus à l’école (c’est-à-dire depuis 7 ans) que je réussis vraiment à me sentir en vacances. J’avais encore jamais autant réussi à en profiter. Jusqu’ici, je sautais sur chaque occasion libre dans mon agenda pour faire quelque chose de professionnellement productif. Écrire. Composer. Apprendre. Pratiquer. Créer. Enregistrer. Développer des idées. Faire de la paperasse. Name it.

 

Mais pas là.

Et ça a probablement été un des plus beaux étés de ma vie.

 

J’ai vu des amis.

J’ai sauté en parachute.

On a fait notre party de pendaison de crémaillère.

J’ai fait de la tyrolienne.

On est allés au cinéma.

On a joué à Mario Kart.

On a fait tout plein de travaux sur la maison.

Je suis allée au spa.

Je suis allée voir des shows.

On s’est baignés dans la rivière.

J’ai pris soin de moi.

On a passé du bon temps en amoureux, avec les animaux et en famille.

Pis je me suis entraînée pour un marathon. (C’est bientôt! Et c’est probablement ce qui m’a occupé le plus cet été.)

 

Chaque jour, je me suis sentie au top de ma forme et vraiment heureuse.

Pour la première fois depuis des années, j’ai arrêté de compter combien d’heures je consacrais quotidiennement au travail. J’avais pris l’habitude de toujours calculer combien de temps je consacrais au professionnel pour garder des preuves. Pour me rappeler que même si la paye n’est jamais régulière, la discipline est toujours là pour autant.

Mais je me suis libérée de tout ça pour juste… vivre.

 

J’ai même beaucoup réduit mon temps sur les réseaux sociaux. Moi qui ai pratiquement l’habitude de plus souvent partager du contenu que d’en consommer, ça s’est calmé aussi. Je voyais évidemment quand même passer les posts de tous les événements, des festivals, des shows des amis qu’on suit (qui sont pratiquement tous des artistes aussi alors c’est pratiquement juste ça sur notre Instagram!).
Ça grouille de partout pendant la saison estivale et ça donne l’impression qu’on est toujours en train de manquer de quoi.

Pourtant, contrairement à avant, je n’étais pas envieuse. J’étais pas en train de me dire : « Oh! Telle personne est en show, j’aimerais ça être en show moi aussi! ».
J’étais plutôt de l’avis inverse : « Hein, si j’avais été en show moi aussi, j’aurais pas pu vivre toutes ces aventures-là! »

 

Ça fait du bien.

 

J’ai pris conscience et j’ai accepté aussi que les festivals, ce ne serait jamais vraiment pour notre projet musical. Ça m’a frustré longtemps de constater que la saison des festivals, c’était souvent la saison la plus occupée pour tous les artistes, mais que ça ne l’était jamais pour nous. Je me demandais ce qui clochait.

La réponse était en fait toute simple : on fait pas de la musique de festival.
On ne crée pas de la musique festive qui s’écoute debout en dansant et en buvant de la bière. On propose plutôt une bulle musicale avec plusieurs subtilités qui s’écoutent probablement mieux assis dans une salle de spectacle intimiste… en buvant du thé au lieu de la bière.

Faque, bonne nouvelle, après avoir intégré et accepté ce fait, ça devrait nous promettre de belles vacances d’été pour toutes nos années à venir.

C’est le rêve en fait!

 

Je trouve ça fou de constater à quel point j’ai toujours valorisé d’être occupée tout le temps. J’ai toujours envié les gens qui n’arrêtent jamais.
Et pourtant, qui est vraiment le plus heureux? Celui qui court toujours après le prochain projet ou celui qui vit sa best life en travaillant peu, mais en ne manquant de rien pour autant? 
De qui serais-tu le plus jaloux?

 

Tout est une question d’équilibre, j’imagine. Ou peut-être même de cycle. On est les deux, à différents moments de l’année. Encore faut-il se permettre de les vivre chacun pour vrai.

Merci été 2022 pour cette belle leçon de vie.

 

Et la beauté là-dedans, c’est qu’après une si belle pause et un précieux recul, on peut replonger encore plus en force pour la suite.

 

Pis j’suis prête.
Amenez-en des shows pis des projets!
Que le cycle recommence!

Trois, quatre!