On dirait que quand on est jeunes, on nous demande indirectement de choisir entre ces deux catégories : le sport ou les arts. Me semble que je peux encore visualiser la gang des sportifs et la gang des artistes de mon secondaire. Y’a des clans qui se forment naturellement quand les gens ont des intérêts communs. C’est bin correct! Mais ça a le défaut de donner l’impression qu’on ne peut pas faire partie à la fois des deux groupes.
Dans mon cas, j’ai toujours été heureuse de suivre des cours de musique quand j’étais petite. C’étaient les premiers cours qu’on m’a offerts alors… peut-être qu’en accumulant un peu d’expérience là-dedans, j’ai pris confiance, j’y ai pris plaisir et j’ai eu envie de poursuivre dans la même veine. Je me suis dit que c’était fait pour moi.
Pendant ce temps-là, j’ai probablement eu des amis qui ont commencé le soccer et qui, de la même manière, y ont pris goût et sont devenus bons.
En voyant des amis qui étaient bons dans un truc que j’avais jamais fait, j’me disais un peu que moi, je serais pas capable de faire ça. Et eux autres se disaient la même chose.
Faque chacun est resté dans son domaine et on a pris pour acquis qu’on était juste différents.
Avec le temps, j’ai pris de plus en plus au sérieux mon étiquette de « l’artiste ». Tellement que je suis allée étudier là-dedans et que j’en ai fait une carrière.
Et pis un beau jour, j’ai eu envie de prendre soin de ma santé, probablement un lendemain de jour de l’an, et j’me suis inscrite au gym avec mon chum. Pour la première fois de ma vie.
Je trouvais ça vraiment bizarre. Ça m’a pris un bon moment pour m’y sentir à l’aise, j’me sentais comme si j’étais pas supposée être là.
Le seul sport que j’avais fait avant dans ma vie, c’était danser. Pis danser, je le voyais plus comme un truc artistique qu’autre chose.
On est devenus des fidèles, on s’y est rendus tous les jours pendant 2 ans. Notre trip c’était l’elliptique. Ça nous faisait du bien. Et ça m’a appris à m’enlever la fausse croyance que j’étais pas une sportive.
Après ça, on a tout arrêté parce qu’on a déménagé en campagne.
Les gyms se font rares dans le coin.
J’ai voulu commencer à courir parce que c’était le seul sport que je pouvais faire, même si j’avais toujours détesté courir.
J’me cherchais de la motivation.
Quand j’ai eu l’idée de faire des recherches pour m’inscrire à un demi-marathon, j’me demandais sérieusement quelle mouche m’avait piquée.
Mais mautadine… Ça a marché!
J’ai fait tout mon entrainement pendant 3-4 mois sans le dire à personne. Y’avait juste mon chum qui était au courant.
J’ai été prête à en parler ouvertement seulement quand j’ai tenu ma première médaille entre mes mains. C’est fou!
J’en reviens encore pas à quel point mon syndrome de l’imposteur était intense pour que ça prenne ça pour faire mon coming out!
« Hey, gang, je fais pas juste de la musique, je fais aussi des demi-marathons..! J’pense que je suis une artiste-sportive en fait! »
Pis c’est MAINTENANT que je comprends que j’avais tout faux depuis le début. Il faut pas choisir entre l’un ou l’autre!
L’un NE VA PAS sans l’autre! Ils sont complémentaires! Ils se nourrissent l’un l’autre!
Je ne me suis jamais sentie aussi bien en tant qu’artiste que depuis que je fais du sport.
Courir, ça me permet :
1. D’avoir plus d’énergie pour mes projets artistiques
Contrairement à ce qu’on pourrait peut-être penser; bouger ça DONNE de l’énergie et de la motivation pour tous nos autres projets de vie.
2. D’améliorer ma capacité respiratoire
Pis quand on chante, le souffle, c’est l’outil par excellence.
3. D’avoir une meilleure endurance sur scène
Pour enchaîner plus de chansons, pour en intégrer des plus exigeantes, pour rester focus d’un bout à l’autre d’un spectacle sans se fatiguer…
4. D’éveiller la créativité
C’est incroyable le nombre d’idées qui me viennent en courant. Je dois constamment m’arrêter pour noter mes idées sur mon cell, sinon je les oublie parce qu’il y en a trop.
5. De prendre un recul sur mon travail
C’est une étape primordiale de la création. Prendre du recul, c’est bien souvent plus productif que de s’acharner.
6. De connecter régulièrement avec Mère-Nature
Ça ne s’applique pas à tous les sports, mais quand c’est possible de respirer le grand air et de s’inspirer des paysages, c’est à la fois le corps et l’esprit qui sont heureux. D’ailleurs, les études prouvent que la nature stimule l’imagination.
7. D’avoir une meilleure capacité à bouger en chantant
Là c’est surtout la comédienne-chanteuse en moi qui est contente! Quand on doit danser tout en chantant dans une comédie musicale, c’est hyper exigeant. La seule manière d’y arriver, c’est d’avoir le meilleur cardio possible.
8. D’être mieux dans mon corps quand je me présente devant public
Quand on fait ce métier-là, on est souvent exposés au regard du public et aux médias. Ça accentue malheureusement certains complexes. Mais quand on se sent bien dans sa peau, on accroche beaucoup moins sur les détails négatifs.
9. D’avoir une meilleure santé mentale
L’activité physique régularise l’humeur et augmente la fierté et l’estime de soi, entre autres.
10. De mieux gérer mon stress
Parce que le sport élimine les tensions et canalise l’énergie. Quand on est en état de stress, notre corps nous envoie un surplus d’énergie pour nous « sauver » de la source de stress. C’était efficace au temps des mammouths, mais là…
Dépenser cette énergie en trop avec un p’tit jogging, ça peut tout régler!
11. D’avoir une meilleure posture
Plus de tonus musculaire = plus de charisme et plus de capacités vocales.
12. D’avoir une bonne hygiène de vie globale
Meilleure santé physique. Meilleur sommeil. Meilleure santé mentale. Meilleure alimentation. Métabolisme plus rapide. Etc, etc, etc.
13. D’être moins souvent malade
Aaaah le cauchemar quand on doit chanter et qu’on a le rhume!!! Je dis oui à tout pour éviter ça! Le sport a des bienfaits sur le système immunitaire. Tout est dans tout!
14. De transposer les apprentissages du sport à l’art
C’est concret de voir notre niveau de performance sportive augmenter avec les entrainements. Alors, pourquoi ne pas s’inspirer de la régularité de ses routines d’entrainement pour travailler sa technique vocale? Ou pour pratiquer son instrument?
15. D’avoir une meilleure mémoire
On a souvent besoin de mémoriser les paroles ou les accords d’une chanson, d’apprendre un texte ou un pacing de spectacle par cœur. Eh bin, l’oxygénation du cerveau que le sport implique, c’est même bénéfique pour ça.
En conclusion, c’est bin simple : j’pense que le sport c’est bon pour tout le monde. J’pense que les arts, c’est bon pour tout le monde. J’pense qu’on devrait tous faire les deux.
Sur ce, au moment où j’écris ces lignes, j’viens tout juste de faire mon 2e demi-marathon en un temps record (pour moi) à Laval!
Mon prochain défi, c’est de courir mon premier marathon complet d’ici la fin de l’été.
T’es pas game de venir le courir avec moi!!!
