Passer de l’album au spectacle, comment ça marche?

 
 

Après avoir lancé un album, la prochaine étape logique, c’est d’en présenter le spectacle. Voici les étapes qui nous ont permis de transposer l’album en show.

 

1.     Apprendre les chansons

 

La première chose qu’il a fallu faire, c’est de pratiquer nos nouvelles chansons pour arriver à les chanter et à les jouer en même temps d’un bout à l’autre. Ça peut paraître banal, mais quand on enregistre des nouvelles chansons pour un album, c’est rare qu’on joue les instruments et qu’on chante en même temps. On enregistre un instrument à la fois, qu’on superpose aux autres et qu’on mixe ensemble. Donc, pour se préparer au studio, il faut réussir à jouer tous les instruments indépendamment. Ce qui arrive, c’est que, quand tu te concentres sur un seul instrument à la fois, tu peux te permettre d’élaborer et de complexifier les arrangements.

C’est pour ça que ça devient un nouveau défi de chanter et jouer les arrangements de l’album simultanément ensuite.

 

2.     Adapter les arrangements

 

Il faut penser aussi que, comme l’arrangement d’album n’est pas exactement le même qu’il le sera sur scène parce qu’on a choisi de n’être que 2 personnes sur scène et que sur un album, le nombre de tracks possible est illimité..! On doit adapter pour faire en sorte que même à seulement 2, les chansons ne manquent de rien. 

 

Là, ce qu’on a fait, c’est qu’on a passé une journée avec notre réalisateur d’album pour créer les arrangements de shows. Comme c’est la personne qui connaît le mieux nos nouvelles chansons et qu’il connaît bien notre formule de scène (il a d’ailleurs déjà joué avec nous sur scène aussi), il est devenu naturellement notre oreille extérieure pour placer chaque détail musical du show. C’est là, entre autres, qu’on a choisi et programmé tous les sons que j’utiliserai dans mon Nord Stage. 

 

3.     Pratiquer les versions live des chansons

 

Après ça, on a passé des semaines à pratiquer tous les jours pour se mettre les nouvelles chansons dans les doigts, pour qu’on n’ait même plus à y penser, que ça devienne une seconde nature pour qu’on puisse éventuellement se concentrer à livrer le message des chansons et à simplement être présent à 100% sur scène. 

En show, c’est pu le moment de penser aux détails techniques.

 

4.     Préparer la conceptualisation du spectacle

 

Puis ensuite, on a réservé une salle de spectacle pour 4 jours et on a monté une petite équipe avec qui travailler pour la pré-production du spectacle en lui-même :

 

·      Une metteure en scène pour;

-  avoir l’œil extérieur global

-  proposer les idées

-  tracer le fil conducteur

-  choisir le pacing

-  créer les interactions

-  les déplacements

-  les décors

-  et trancher sur les décisions à prendre

 

·      Un concepteur d’éclairage pour; 

-  créer des tableaux pour donner vie visuellement à chaque chanson 

-  faire un plan d’éclairage qui accompagnera le show pour guider les éclairagistes dans chaque salle où on le présentera

 

·      Et un concepteur sonore pour 

-  travailler les mix de chaque chanson en live

-  trouver les bons effets

-  apprendre le show par cœur en même temps que nous puisqu’il sera aussi notre directeur technique en tournée

 

5.     Résidence de création du spectacle

 

La 1re journée de résidence de création en salle, on l’a passée seulement avec la metteure en scène. Elle nous a présenté son concept pour la première fois. Dès les explications du début du show, je me suis mise à pleurer… C’est comme si je comprenais la direction et l’expansion que notre spectacle allait prendre. J’étais émue, parce que j’ai toujours voulu offrir le meilleur show possible tsé, mais c’est la première fois qu’on s’offrait vraiment de travailler un spectacle de cette façon-là. On n’allait désormais plus se pointer sur scène pour « jouer des chansons », mais pour « présenter un show ». Un vrai de vrai show dans son ensemble. 

Et en plus, elle avait vraiment réussi à nous cerner, ses propositions étaient au-delà de mes attentes.

Cette journée-là, on a aussi testé les déplacements dans l’espace en jouant les chansons, puis on a récité nos présentations de chansons pour la 1re fois.

 

La 2e journée, le reste de l’équipe nous a rejoint. Ça a été une journée complètement dédiée à la technique; 

o   placer les éclairages

o   faire des tests de son

o   fabriquer des éléments de décors

o   tester certaines idées

o   etc.

 

Au moment où j’écris, on vient de terminer notre 3e journée. On a passé à travers le spectacle complet pour la 1re fois tantôt. En combinant les arrangements, les éclairages, le son, les déplacements, les interactions, les accessoires… Ça fait beaucoup de choses à penser d’un coup..! Mais je sais que demain, en repassant à travers une 2e fois, ce sera plus facile, et que la fois d’après sera encore mieux. 

La magie de la répétition!

 

6.     Pratiquer le show complet

 

Il nous restera à se procurer certaines choses, à s’en fabriquer certaines autres, mais il faudra surtout continuer à pratiquer et visualiser l’ensemble de ce qu’on aura préparé pour être prêts, enfin, à offrir tout ça au public partout où on ira.

 

7.     Présenter les shows

 

La dernière étape tant attendue!

 

 

 

C’est notre 3e album, mais c’est la première fois qu’on s’entoure et qu’on faire une résidence pour la pré-production d’un spectacle. Pour les shows du 1er et du 2e, on avait tout fait par nous-même… On n’avait ni conception d’éclairage (c’était à la guise de chaque salle où on allait), ni conception sonore et mise en scène (autres que ce qu’on inventait au fur et à mesure qu’on présentait nos shows). 

C’est pas trop mal d’enligner une vingtaine de chansons et de se dire : « Cool, avec ça, on a de quoi à présenter, on s’arrangera sur place pour le reste! ». Ça peut donner des résultats extraordinaires, comme ça peut donner parfois aussi des imprévus déstabilisants. 

L’idée alors, c’était de prévoir une formule qui fonctionnera partout et à tous les coups. De penser à tout d’avance pour que chaque spectateur, peu importe la salle, vive la même expérience.

 

Hâte de le vivre! 

Ça s’en vient. 

C’est tout près.