Je sais pas si t’as déjà entendu parler de cette théorie qui dit que ça prendrait juste 1000 fans engagés pour vivre entièrement de ta musique pour le reste de ta vie?
Ça vient de Kevin Kelly, le cofondateur du Wired Magazine qui avait écrit un article sur le sujet en 2008.
J’avoue que j’avais souvent entendu le chiffre des « 1000 fans », mais que j’avais jamais vraiment pris la peine de comprendre et de lire les détails de l’hypothèse.
À l’époque, j’étais comme : « Hein! Mais c’est facile! Quand je vais avoir 1000 abonnés sur Facebook, je vais être en business! »
Mais… non. C’est pas tout à fait ça.
J’pense que ça vaut la peine de s’attarder un peu plus de cette théorie pour qu’elle prenne tout son sens.
D’abord, il faut définir le terme « fan ».
Dans ce contexte-ci, on parle de vrais de vrais fans. Ceux qui sont fidèles depuis le jour où ils t’ont découvert, qui achètent tous tes albums, qui se procurent ta merch, qui sont prêts à payer pour les éditions limitées, qui viennent voir tous tes shows à chaque fois que tu vas jouer dans leur ville…. Des SUPER fans.
(Ça me fait penser à la madame qui suit Mario Pelchat en tournée dans toutes les salles, qui est même prête à prendre l’avion pour le voir jouer partout et qui lui achète un bouquet de fleur à CHAQUE show… mais ça, on peut dire que c’est une catégorie à part.)
Une fois qu’on aurait atteint le nombre magique de 1000, la théorie avance qu’il suffirait d’offrir à nos fans la possibilité de nous donner 100$ par année.
That’s it.
Exemple
Pour la prochaine année, tu pourrais offrir mettons :
- La version vinyle d’un de tes albums en édition limitée à 40$
- Un nouveau sweatshirt de ton band à 60$
Et le tour serait joué.
(Toutes les manières sont bonnes, ça aurait pu être aussi de faire des shows dans leur région en les incitant à amener des amis aussi. Les possibilités sont infinies. L’idée étant de se renouveler chaque année pour garder ses fans et leur donner envie de rester.)
1000 fans X 100$ = 100 000$ par année
Même en soustrayant le coût de production, avec une bonne stratégie, il en reste en masse pour très bien vivre (sans compter les droits d’auteur et les droits voisins qui s’ajoutent à ça).
Donc, tout ce qu’il faut faire, c’est d’offrir à tes fans l’opportunité de contribuer financièrement à ton projet musical de différentes façons pour que ça fonctionne.
À noter que 100$ est une moyenne parce que certains vont dépenser 3 fois moins et d’autres 3 fois plus.
Ça a l’air simple, non?
Ça l’est, mais ça veut pas dire que c’est facile pour autant. Justement, le plus dur, c’est de réussir à récolter ces fans-là.
Se concentrer sur ses super fans
Kevin Kelly nous suggère d’arrêter de dépenser de l’énergie et de l’argent à essayer de vouloir plaire à tout le monde (mission impossible de toute façon). Pourquoi on voudrait essayer de rejoindre des gens qui se déplaceront jamais pour venir voir nos shows et qui achèteront jamais nos albums?
On veut privilégier la qualité à la quantité.
En ciblant directement nos super fans, plus besoin d’attendre d’avoir un hit radio, de gagner La Voix, de faire Occupation double ou d’avoir une vidéo virale pour réussir à faire de la musique à temps plein.
La seule condition, c’est de développer des liens, d’entretenir de vraies relations avec eux, de rester authentique, vulnérable, humain, d’être à l’écoute de ce qu’ils aiment et de leur faire plaisir.
Le plus beau là-dedans, c’est qu’en créant du contenu et des offres spécifiquement pour ton fanbase, les autres auditeurs finiront par suivre.
Et ça aura l’avantage de solidifier les fondations de ta carrière.
De notre côté, malgré les 4000 abonnés Facebook de notre page, j’ai l’impression qu’on est encore loin des 1000 vrais fans. Par contre, je ressens qu’ils se manifestent de plus en plus et qu’on arrive régulièrement à en attirer de nouveaux parce qu’on travaille justement à aller les chercher un à la fois et à prendre soin d’eux autres du mieux possible.
Avec les connexions infinies que nous permet Internet, trouver 1000 personnes qui vont triper sur ce qu’on a à offrir parmi les milliards de gens qui vivent sur la planète, c’est quand même un challenge réaliste, non?
Let’s do this!