Mes 3 pires expériences de show

 
À Moonbeam, le lendemain de notre show où on est arrivés 2h en retard

À Moonbeam, le lendemain de notre show où on est arrivés 2h en retard

 

C’est clair que si tu te retrouves à faire de la scène dans la vie, tu vas finir par accumuler des anecdotes pas possibles.
Y a le genre d’anecdotes de trucs absolument imprévisibles et l’autre genre d’anecdotes qui font grandir parce qu’on finit par se dire : « J’veux pu jamais que ça m’arrive!!! ».

Je sais pas si les 3 que je m’apprête à vous raconter sont vraiment les pires de ma vie, mais c’en est 3 que je me rappelle assez bien mettons :P

 

Avoir une date imprévisible avec Louis Armstrong

C’était dans nos premiers shows en duo, à Alain et moi. On joue aux Brasseurs du temps à Gatineau, dans un coin du restaurant où une scène est installée pour les spectacles qu’ils reçoivent régulièrement. Comme la scène est située devant des grandes fenêtres, pour éviter le contre-jour, ils installent d’énormes tableaux pour les recouvrir entièrement. 

Tout va bien jusqu’ici. 

On commence le spectacle. On adore faire des shows là, la salle est pleine, le public est généreux… Quand tout à coup, au beau milieu d’une chanson toute douce que j’interprète seule au piano et pendant que tout est silencieux dans la salle mis à part la musique, je vois toute la 1re rangée se lever pendant que j’entends le reste du public retenir son souffle… puis boom! 

La musique s’arrête, je comprends pas trop ce qui se passe, j’me retrouve en dessous du gros tableau, avec le portrait de Louis Armstrong qui m’est tombé sur la tête!!

Heureusement, c’était pas tellement lourd, mais ça a fait peur à tout le monde! J’étais la seule qui l’avait pas vu venir et la dernière à comprendre qu’est-ce que c’était. Alors j’ai été la seule à trouver ça vraiment drôle pendant que tout le monde me demandait si j’étais correct haha!

 

Ça, c’est le genre de chose que tu peux vraiment pas prévoir!!! Mais faut être prêt à tout! On sait jamais quand on peut se faire assommé en plein spectacle!


Si un jour, vous passez aux BDT et que vous voyez le portrait de Louis Armstrong, vous devriez remarquer la petite note que je lui ai écrite pour le remercier de ce moment inédit qu’on a vécu ensemble :)

  

Faire le montage d’un show dans la mauvaise salle… dans la mauvaise ville!

On est en tournée dans le sud de l’Ontario pour un spectacle jeunesse que j’interprète. Chaque jour, on va présenter 2 spectacles, dans 2 écoles différentes et on fait absolument tout, juste à 2; montage-démontage du décor et des équipements techniques, show, toute la patente. Ça fait des maudites grosses journées (admiration pour les artistes de shows jeunesses). 

Vers la fin de la semaine, on a pogné le beat, mais on est rendus fatigués. On arrive à la prochaine école, on se présente à l’accueil, ils nous ouvrent la salle pour qu’on s’installe, on monte tout le décor, on fait nos tests de son, quand tout à coup, la directrice vient se présenter et nous dire qu’elle ne nous attendait pas parce qu’ils avaient apparemment annulé le spectacle. 

Euuhhh…? 

Je regarde mes infos et je suis bien censée être à la bonne place pourtant! Ah, mais non en fait, selon 2 sources différentes de la production, j’ai 2 écoles différentes en même temps… Ça veut dire que l’info s’est pas tout à fait bien rendue à moi…! 

La directrice n’est pas fâchée, au contraire, comme on est déjà là, elle va s’arranger pour que ça ait lieu. Fiou! 

Mais là où ça se corse, c’est quand on communique avec l’autre directrice de l’école où on n’est pas. Elle, elle est pas contente du tout!!! 

Finalement, on a été forcés de démonter les décors qu’on avait monté pour rien, pour essayer de se rendre à l’autre école pour présenter le spectacle à temps… Ce qui n’a pas été possible… Donc, en conclusion, aucune des deux écoles n’a pu voir le spectacle.

 

Arriver 2h en retard à une son propre show

On est encore en Ontario, mais dans le nord cette fois, et en février. On a présenté un show la veille et là on vient de prendre la route pour se rendre au prochain show qu’on présente le soir même. Sauf qu’à un moment donné, on se retrouve complètement arrêtés sur la grande route. Genre on a éteint le moteur, y a rien qui bouge. Y a un policier qui s’arrête à chaque voiture pour expliquer ce qui se passe. Quand il arrive à nous, on apprend qu’il y a eu un gros accident et que la route va juste rouvrir dans environ 8h. 

HUIT HEURES!!!!! 

On lui demande des routes alternatives et il semble pas y en avoir. En fait, oui y en a, mais genre le plus gros détour de ta vie. Revenir sur ses pas, faire 6-7h de trop et arriver quand même en retard au spectacle. 

On sait pas tellement quoi faire, on revient sur nos pas sur quelques kilomètres et on arrête à un tout petit village où plusieurs truckers jasent entre eux à chercher des solutions, eux aussi.  Quand on leur explique notre situation, un gars nous répond : « J’ai peut-être une idée. C’est quoi votre voiture? Ah celle-là? Mmh… Ça devrait être correct! »

Euh, je suis pas sûre que c’est convaincant, mais j’veux bien entendre la proposition..? 

Il finit par nous dessiner une carte approximative sur un post-it (parce qu’on n’a pas de réseaux) pour nous diriger dans un chemin de bois qui offre un détour moins long (mais pas mal moins sécuritaire!). 

J’vous rappelle qu’on est en février. On n’a pas une voiture 4x4. C’est moi qui conduit parce qu’Alain n’a pas encore son permis. 
Le chemin de bois, c’est 2 traces de roues de bouettes, c’est ultra raboteux, sinon c’est de la neige partout.

Pendant. 3. heures.

Et après avoir survécu à cette épreuve, une fois revenus sur une route normale, il reste encore une couple d’heures à conduire. 

On est complètement brûlés. Mais on réussit à prendre contact avec la salle, on les met au courant de tout, mais ils veulent quand même le show, même si on sera en retard. Le public veut attendre. 

Bon. Ok. 

Go go go sur les derniers kilomètres.

On arrive enfin. Pas changés, pas de test de son de fait… Ça fait 10h qu’on est sur la route et on se dépêche le plus possible à se préparer à faire le show. On se sent mal, les gens nous attendent depuis 2h… 

Mais tabarouette, on l’a fait. 

C’était clairement pas le meilleur show de notre vie, mais « the show must go on » comme y disent.

 

Celle-là va être dure à battre.