Qu’est-ce qui m’est passé par la tête cette année pour me lancer le défi de m’inscrire à un demi-marathon? Je sais pas.
Mais j’ai foncé. J’ai travaillé fort. Longtemps. Souvent.
J’ai fait des recherches, je me suis déterminé un plan d’entrainement, je me suis acheté des bonnes espadrilles et c’était parti.
J’ai augmenté progressivement de 30 min à 1h45 de course en continu.
Puis j’ai vu la date de l’événement arriver trop vite à mon goût! J’ai été stressée de trouver ça dur, mais excitée de remonter le défi.
8 août 2020 – Demi-marathon Mont-Tremblant.
On se rend à Tremblant pour 8h le matin. Alain me laisse près de l’endroit du départ de la course en me souhaitant bonne chance. Je me retrouve dans une foule de gens full en forme et confiants. La plupart ont l’air de s’être entraînés en couple ou en groupe pour relever le défi. J’me sens un peu intimidée et toute seule dans ce contexte que je vis pour la 1re fois.
On nous invite à aller nous positionner à la ligne de départ. Les coureurs s’échauffent, s’encourage les uns les autres. On se positionne sur des points jaunes pour respecter les 2 mètres. On nous donne la permission d’enlever notre masque et le décompte commence.
7-6-5-4-3-2-1 Go.
La départ est assez lent, puis, peu à peu, tout le monde commence à s’adapter à sa propre vitesse. Plusieurs personnes me dépassent, puis j’en dépasse quelques autres et tranquillement, chacun prend ses distances pour courir à son rythme. Le parcours est magnifique. Au pied du Mont-Tremblant, dans la forêt, près d’une rivière, d’un golf, d’un lac… Dans les premières minutes, en regardant le paysage et les coureurs qui m’entourent, je prends le temps de m’imprégner du moment. Je suis tellement heureuse d’être là!! De m’être préparée à ça et de le faire, là là, maintenant.
En plus, la température est parfaite. Pas trop de soleil, pas trop chaud.
Je me demande s’il va y avoir beaucoup de côtes à monter et j’ai ma réponse assez vite. Mets-en qu’il y en a!!! Mais je ne trouve pourtant pas ça plus dur que ça. Ça semble en déstabiliser quelques-uns qui s’arrêtent pour marcher dans les montés. Pas moi. Y a pas une minutes qui passe sans que je sourie en fait!
Je ne m’arrête pas de courir une seconde.
Même aux stations de ravitaillement, je ne prends jamais la peine de m’arrêter. J’attrape un verre d’eau ou de Gatorade que je fais de mon mieux pour boire en courant. J’ai peur que si je m’arrête, j’aie du mal à repartir. Je me retrouve vite toute collante de Gatorade haha!
Au bout d’un moment, je me mets un podcast, comme j’en ai l’habitude en m’entraînant.
Tout au long, j’ai tellement de distractions mentales (podcast, nature, autres coureurs, encouragements) que ça passe vraiment plus vite que ce que je pensais. C’est même beaucoup plus facile que ce à quoi je m’attendais.
Faut dire que je me répète tout le temps : « Est-ce que je cours trop vite? ». Je veux pas aller plus vite que ce à quoi je suis habituée pour ne pas m’épuiser pour rien avant la ligne d’arrivée. Mon but, c’est pas de faire le parcours avec un bon temps, c’est de faire un demi-marathon, tout court. Je veux juste être capable de me rendre jusqu’au bout.
J’ai une émotion quand j’arrive au 15 km. Parce qu’à partir de là, je dépasse mon record personnel. Je suis super fière.
Quand je tourne finalement le coin et que j’aperçois la ligne d’arrivée, je suis toute énervée, je me mets à courir plus vite pour les derniers mètres. Je suis toute seule, il y a eu assez de distance en avant et derrière moi pour que je profite de ce moment-là en solo. Y a une foule qui applaudit, je vois mon chum qui me cri bravo… J’arrive pas à croire que c’est fini!
Ça me fait drôle d’arrêter d’un coup, j’pense que j’aurais bien pu continuer une couple de km!
Je suis fière, c’est vrai.
Mon chum me saute dans les bras même si je suis toute trempée, full heureux! Il me demande de lui raconter tous les détails et semble surpris que ça se soit si bien passé, que je n’aies pas l’air d’avoir trouvé ça plus difficile que ça.
On revient ensuite chez nous, il est même pas midi, la journée se continue tranquillement.
J’ai l’impression que j’ai rêvé et que c’est même pas arrivé pour vrai.
Encore là..! Ça fait tout drôle d’y repenser.
Et je suis déjà en train de me demander quel prochain défi j’ai envie de me lancer.