As-tu toujours aspiré à avoir ta propre maison toi? À devenir propriétaire?
Pas moi.
Étrangement, j’ai jamais ressenti cet appel qu’il FALLAIT que je possède mon lieu d’habitation. Ça m’avait jamais vraiment intéressé… Ça avait l’air super compliqué et remplis de termes que je ne comprenais pas. J’aimais bien la liberté d’être locataire et de pouvoir déménager à ma guise selon où la vie nous menait et selon les endroits qui nous attiraient. J’aimais aussi le fait de ne pas avoir les responsabilités d’une maison. S’il arrivait quoique ce soit, je savais que je pouvais compter sur le proprio pour tout régler, tout réparer, tout entretenir. En plus, on a été chanceux dans nos dernières locations; parfois l’électricité était incluse, les meubles, les électros, l’abonnement télé, l’électricité, le déneigement, la tonte du gazon... Notre dernier propriétaire venait même chercher le recyclage pour l’amener au chemin. On n’avait pratiquement pas de gestion à faire.
Dans ma tête, moins on avait de responsabilités, plus on avait de liberté.
Ou peut-être que les responsabilités me faisaient peur… je sais pas.
Depuis 2 ans et demi, on habitait dans une cabane en bois rond en plein cœur de la forêt, dans la Petite-Nation. C’était un chalet de location qu’on avait déjà loué auparavant pendant quelques jours pour l’écriture de chanson et on était tombés en amour avec la place. On avait réussi à signer un bail pour y habiter à l’année. Mais le proprio nous demandait ponctuellement si on allait finir par l’acheter..!
« Oh oui oui, ça nous intéresse! Éventuellement. »
Parce qu’on tripait sur la place. Mais on ne faisait jamais les démarches.
Jusqu’à ce qu’il nous donne un délais avant qu’il la remette sur le marché. On a eu peur un peu..! On s’est demandé qu’est-ce qu’y arriverait s’il la vendait dans les prochains mois..? On irait où!? En plus, le prix des loyers et des maisons s’était mis à augmenter partout comme des fous! Alors on a enfin fait les démarches.
J’ai étudié un bon bout pour apprendre, pour comprendre comment ça marche acheter une maison. Je savais pas par où commencer. On voulait acheter celle où on habitait mais on regardait aussi les autres possibilités parallèlement pour pouvoir comparer.
On est arrivé à 2 conclusions :
1. la banque nous prêterait jamais l’argent qu’on avait besoin pour l’hypothèque et 2. la cabane où on habitait avait besoin d’une couple de dizaines de milliers de dollars à investir en réparation.
On était découragés et on cherchait des solutions partout. On n’avait tellement pas envie de quitter la campagne! On devient accros à habiter en nature.
J’ai été full full chanceuse parce que j’ai eu la solution de point 1 grâce à mes parents qui avaient la capacité et la bienveillance de m’aider. J’aurais espéré ne rien devoir leur demander et réussir par moi-même dans chacune des étapes, mais leur aide ne m’avait pas été aussi utile et nécessaire depuis longtemps!!! Ça nous a rapproché aussi. Depuis que je n’habite plus chez eux, c’est probablement le premier et le plus gros projet commun qu’on a ensemble.
On a commencé à regarder les maisons vraiment à tous les jours sur les sites de vente.
Trop chère. Trop loin. Trop laid. Pas un bon emplacement. C’était pas évident..!
À chaque fois qu’on tombait sur une maison qui faisait notre affaire, elle partait dans le temps de le dire. J’en ai visité quelques-unes, sans avoir de réel coup de cœur. Jusqu’à ce qu’on tombe sur celle-ci.
Plus près. Moins chère. Plus grand terrain. Sur le bord de la rivière…
Je sais pas si c’était un signe, mais c’est la seule maison qu’Alain a visité. Les autres, j’y allait soit avec ma mère, soit avec mon père… Pour cette visite-là, on était presque tous là.
Le lendemain, on a fait une offre. Il y a eu plusieurs offres..!
Le surlendemain, notre offre a été acceptée.
Wow..! Ça s’est fait tellement vite!!! J’en revenais pas, c’était comme irréel.
J’avoue qu’avec l’appuis de mes parents, leur aide pour comprendre chaque détails, j’ai pris de plus en plus confiance en les responsabilités dans lesquelles je m’engageais. Ce que je voyais comme un fardeau, ça finit par devienir simplement une habitude.
En se concentrant sur un pas à la fois au lieu de regarder la montagne, tout semble beaucoup plus simple et logique.
Il a fallu attendre 3 mois avant de prendre possession. Le déménagement a enfin eu lieu vendredi dernier.
J’écris en ce moment à partir du salon. La maison est encore toute vide..! Les boîtes et les meubles sont empilées dans un coin et attendent qu’on termine le grand ménage et qu’on change tous les planchers avant de prendre place.
J’ai hâte. J’ai hâte à chaque étape. J’ai envie de me retrousser les manches tous les jours et de mettre la main à la pâte pour la rendre à notre image. Mais surtout, pour la rendre inspirante et pour y écrire un paquet de nouvelles chansons!