Y a des chansons qui font parties de la composition d’un album et y a d’autres chansons qui sont lancées séparément, en tant que « single ».
(On travaille justement sur un single présentement qui devrait sortir dans les jours suivant la sortie de cet article!!)
J’aime bien les deux genres de projets qui sont, je trouve, assez différents surtout dans la rapidité du processus. Souvent, la création de l’album est assez intense, chargée, minutieuse, avec un fil conducteur et tout. Tandis qu’avec un single, on a souvent beaucoup plus de liberté. Tu fais pas un album en 2 jours. Mais un single, ça se fait.
Je sais pas si je suis la seule de même, mais on dirait qu’à chaque fois qu’on se prépare à sortir de la nouvelle musique, j’ai déjà oublié comment ça marche et comment on avait fait déjà la dernière fois. Là, j’me suis dit que tant qu’à avoir les 2 pieds dedans en ce moment, j’allais noter les étapes pour mieux m’en souvenir la prochaine fois et, tant qu’à faire, vous les partager en même temps.
Voici ce que j’ai retenu.
1. Écrire et composer la chanson
Évidemment! Sans chanson, y a pas de projet! Pour la chanson qu’on sort cette semaine, j’ai eu le flash en prenant ma douche. La mélodie et le début des paroles. Je me suis jetée sur une feuille de papier en sortant et j’avais terminé de la composer dans l’heure d’après. A cappella. Seulement avec des percussions.
Ça arrive vraiment pas souvent des moments d’inspirations comme ça, mais quand ça se passe, ça vaut de l’or.
2. Enregistrer une démo de base
Une fois composée, je l’ai enregistrée vite fait dans notre petit studio maison (souvent j’enregistre juste sur le dictaphone de mon cell). A cappella toujours. Pour concrétiser ce que j’avais écrit, pour pouvoir entendre ce que ça donne et pour me permettre de prendre un recul, de l’oublier un peu et d’aller la réécouter après pour savoir si c’est encore bon avec une nouvelle oreille.
3. Envoyer la démo au réal
Comme j’aimais ce que j’entendais et que j’avais déjà une version de la chanson sur un support audio, j’ai contacté le réalisateur d’album avec qui on travaille depuis 4 ans, pour lui parler de la chanson, lui envoyer, lui demander s’il était intéressé et dispo pour travailler là-dessus avec nous. Et on est allés de l’avant, en choisissant de travailler ensemble à distance.
4. Déterminer un budget
C’est un bon moment pour choisir combien on est prêts à investir. Le réal a besoin d’avoir une idée pour donner une direction à son boulot. Pour te donner une idée, pour ce projet-ci, on s’est donné un ptit budget de 1000$ (sans compter notre propre investissement en temps). Ça a l’air beaucoup 1000$, mais c’est vrm pas beaucoup!! Mais c’est faisable!
5. Retravailler la chanson et créer les arrangements
Bon, là, à date, j’avais juste une version super basique sans accords, sans instruments. Fallait choisir la structure, la tonalité, la vitesse, les accords, le choix d’instruments et leurs arrangements, puis créer un intro, un solo…. On a pris une journée pratiquement pour faire ça, avec quelques essaies-erreurs.
6. Enregistrer les tracks officielles
Une fois que l’essentiel était décidé, on a enregistré la vraie track de guitare et les vraies voix de chez nous. On a envoyé ça au réal qui y a ajouté les percussions, la ligne de basse et le reste des arrangements.
7. Faire mixer
C’est surtout le réalisateur qui a mixé, mais ça a aussi passé entre les mains de l’ingénieur de son avec qui on a travaillé pour nos derniers albums. Il a pu passer des tracks dans certaines machines de son studio et on a pu bénéficier de son oreille extérieure aussi.
8. Envoyer au mastering
Dernière étape de l’audio! La touche finale qui a été faite par un spécialiste du mastriçage.
9. Aller chercher le code ISRC
Ça c’est le International Standard Recording Code. C’est le producteur qui le détermine (12 caractères selon le pays, le code du premier propriétaire, l’année en cours et un code unique) et il doit être encodé dans le support audio pendant le mastering. C’est ce qui va permettre de retracer la chanson et d’aller en retirer les redevances.
10. Taper les paroles et les faire corriger
Facile, mais trop souvent négligé..! Avoir un ami correcteur + Antidote, c’est une très bonne idée!
11. Travailler avec un graphiste pour le cover de la chanson
Pour les plateformes web (Spotify et compagnie), ils demandent une image 3000x3000 pour accompagner la chanson. Pour la première fois, je l’ai fait par moi-même à partir de Canva. Avec notre budget, on pouvait pas se permettre d’engager quelqu’un d’autre (prévoir un 200$-500$ à peu près).
12. Rédiger le communiqué de presse et/ou faire affaire avec un relationniste de presse
On se prépare tranquillement au lancement! On va vouloir tenter de faire rayonner la chanson et d’en faire parler, donc pour rejoindre les médias au moment de la sortie, la méthode à suivre, c’est par un communiqué de presse qui résume en moins d’une page les grandes lignes du projet. Garder contact avec son ami correcteur + Antidote, c’est encore une bonne idée!
Si tu travailles pas avec un relationniste de presse, fait une liste de tous les médias potentiels avec leurs contacts à qui tu pourras l’envoyer le jour J.
13. Choisir la date de sortie et envoyer la chanson au distributeur
Justement! Le jour J, c’est quand??? Cette journée-là, on veut que la chanson soit disponible sur toutes les plateformes (Spotify et cie). Alors comment on fait?
En faisant affaire avec un distributeur. Avec Amplitude, c’est très simple, ça coûte 7$ et ils s’assurent que ta toune soit partout. À une seule condition, c’est de prévoir minimum 10 jours entre le dépôt de la chanson finale et la date de sortie prévue.
14. Faire affaire avec un pisteur radio
Pour ce projet-ci, on ne le fera pas (budget oblige), mais sinon, pour que la chanson soit proposée et poussée dans les radios, il faut que ça passe par un pisteur. Celui-ci s’engage à ce que ta chanson se rende dans les comités d’écoute des stations de radio et à te donner un compte rendu dans les semaines suivantes, selon le contrat que vous avez ensemble.
15. Déterminer les pourcentages de droits d’auteur et déclarer la chanson
Une fois que la chanson s’apprête à se retrouver partout, il faut s’assurer qu’on l’a déclarée partout; SOCAN pour les auteurs, compositeurs et éditeurs, ARTISTI pour les interprètes, SOPROQ pour les producteur. En déterminant officiellement quel pourcentage des redevances va à qui.
16. Annoncer qu’un lancement s’en vient
À ta guise! Y en a qui n’en parlent pas du tout avant la journée de lancement, mais ça peut être bien de créer de l’engouement pour préparer les gens à recevoir la chanson. Quelques jours avant, de faire une annonce, un décompte, dévoiler un extrait… Comme ça te chante!
17. Lancer le single!
Jour J arrive! C’est le temps de l’annoncer partout, de mettre les infos à jour sur le site web, d’en parler sur les réseaux sociaux, d’envoyer le communiqué, de faire des entrevues pour en parler, d’envoyer une infolettre aux abonnés, d’en faire un événement!
Voilà! C’est sûr que j’ai oublié quelque chose… Mais de toute façon, chaque processus ne se passe jamais vraiment de la même façon d’une fois à l’autre. Je me suis vraiment servie de ce que je venais de vivre à titre d’exemple.
Et je peux être sûre que je vais revenir lire cet article au moment de me plonger dans le prochain processus de single! :)